Justine & Tallie
living in ruins of the palace within my dreams
Tallie, elle avait à se dépêcher parce qu'elle devait aller garder la gamine d'une « amie » à elle, Justine. Ce n'était pas vraiment une de ses amies puisqu'elles se s'étaient connues via une annonce de babysitting que l'ado avait placardé dans plusieurs magasins, mais elle aimait bien la considérer comme tel parce qu'elle l'appréciait beaucoup. Exceptionnellement, elle ne travaillait pas cette après-midi là parce qu'elle avait fait trop d'heures supp' : ainsi, elle avait pu poser un après-midi de libre pour s'accorder un peu de temps pour elle. Alors ce matin, après avoir fini de travailler, elle était rentrée chez elle pour se laver les cheveux et changer, revêtant un jean boyfriend clair et une chemise à carreaux dans les tons verts qu'elle noua juste au-dessus de sa ceinture brune. Aux pieds, elle avait enfilé des converses basses noires, un basique qu'elle trouvait très confortables. Pour ne pas avoir trop froid, elle avait endossé une veste en cuir rappelant la couleur de ses chaussures. En plein milieu du métro, la jeune femme s'arrêta et en profita pour regarder sa montre : il était 14H26, il ne lui restait pas vraiment beaucoup de temps pour arriver à l'heure, surtout qu'elle était à plusieurs mètres de l'immeuble où vivait Justine. Quatre minutes, ce n'était pas beaucoup pour faire tant de chemin, en particulier à pieds - heureusement qu'elle portait des chaussures plates !

Dans la précipitation, elle monta les escaliers de l'immeuble et sonna à la porte de Justine. Elle était un peu essoufflée, toutefois elle espérait que cela ne se verrait pas trop sur son visage ; elle osait espérer que sa CC cream ne la trahirait pas. La jeune Heatwood l'accueillit avec un large sourire scotché au visage, aussi Tallie s'empressa de le lui rendre. Elle pénétra dans l'appartement et posa sa veste dans l'entrée. « Tallie !!! » A peine avait-elle posé un pied dans le salon que la petite s'avançait déjà vers Tallie, qui ne put s'empêcher de rire aux éclats. Elle était si mignonne cette gamine, cela lui donnait presque envie d'avoir aussi des enfants ! Toutefois ce n'était pas possible pour le moment étant donné qu'elle était encore un peu trop jeune pour cela. Aussi, jamais elle ne trouverait un homme dont elle serait amoureuse et qui voudrait un enfant, encore moins avec elle. Néanmoins cela ne la rendait pas moins malheureuse pour autant, elle voulait savourer le peu de liberté qu'il lui restait. ― Ma choupette ! La jeune Chesterfeld lui caressa les cheveux avant que Justine reprit sa fille dans ses bras. « Bonjour Tallie, comment vas-tu ? » ― Ça va très bien et toi ? Elle ne posait pas la question à Amélia étant donné que visiblement, elle se portait pour le mieux. avant de s'installer sur un fauteuil que la jeune mère lui proposait de bon cœur. Tout sourire, Tallie croisa ses jambes et posa ses mains sur ses genoux. Elle adressa un regard plein de gentillesse à Amélia, se disant que cette petite fille était vraiment un ange. ― Alors, quoi de beau ?

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Justine & Tallie
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Le temps passait et Tallie était toujours chez Justine, assise sur un fauteuil – d'ailleurs très confortable. Sa fille, Amélia, s'installa sur les genoux de la brune, toute guillerette. Un grand sourire s'inscrit sur le visage de la jeune Chesterfeld, contente d'être venue. Elle s'ennuyait tellement quand elle était seule ou encore au travail, ce dernier n'étant pas réellement passionnant. Servir des gens dans un café devenait vite fatigant, ainsi que répéter les mêmes gestes à longueur de journée. Elle en avait marre de son boulot, mais qu'est-ce qu'elle pouvait faire d'autre ? Elle avait pas de diplôme et ne voulait plus faire  d'études, c'était beaucoup trop contraignant pour elle. Bon, elle gagnait pas des masses en tant que serveuse, cependant ses parents lui envoyaient quelques fois des sous pour qu'elle puisse « survivre » et cela lui suffisait, en tout cas assez pour payer le loyer et s'acheter de quoi vivre correctement. Cette vie lui plaisait quand même bien, au fond ; elle n'était pas parfaite, mais ce n'était pas la pire non plus. « Moi, je vais très bien, Amélia va inviter ses copines ce samedi, elle est très excitée. » La petite paraissait en effet très joyeuse, quoiqu'elle l'était toujours. C'était chouette de la voir comme ça, ça changeait des têtes d'enterrement que tiraient les gens dehors, dans les rues de Londres. C'était déprimant de les voir ainsi, du coup, il arrivait à Tallie de déprimer également. Enfin, pas déprimer totalement, mais elle ne se sentait pas vraiment dans son assiette. Toujours était-il qu'Amélia s'était tranquillement installée sur ses genoux. ― Oh, ben j'vois ça ! La jeune adulte caressa les doux cheveux de la petite comme elle le faisait toujours. Elle avait de la chance, Justine, d'avoir un enfant aussi adorable. Il y en avait certains qui étaient insupportables, Tallie en voyait des tas au café : des qui couraient partout, qui renversaient leur thé et cassaient leur tasse, du coup c'était elle qui devait ramasser les débris, enfin soit, elle commençait à avoir l'habitude... « Ma maîtresse est enceinte, elle a un vrai gros bidon ! Pas comme papy Jean-Paul, hein... Lui il a un gros ventre où je peux m’asseoir dessus ! C'est très confortable, mais c'est pas très paratique. La maîtresse, elle veut pas qu'on la touche, elle est fagile !....» Tallie ne put s'empêcher de rire aux éclats. ― Haha, c'est tout à fait normal tu sais. Mais son ventre dégonflera bientôt. Elle n'allait pas non plus lui expliquer toutes les étapes de la grossesse, elle était bien trop jeune pour tout savoir. Et puis elle devait un peu s'en ficher aussi... Et puis Justine seraient sans doute pas d'accord. « Tallie, tu as faim ?  » Elle se tourna vers Justine, sentant soudain son ventre gargouiller. Elle n'avait pas grignoté grand chose après le travail, à part un petit sandwich qui n'avait pas réussi à la rassasier. ― Heu, ouais, j'ai un peu faim, j'ai pas eu le temps de manger avant de partir. T'as quoi à manger ? Elle avait accompagné ses dires d'un grand sourire. Elle ne voulait pas lui dévaliser son garde-manger ni la déranger, mais si elle lui proposait, elle n'allait pas non plus refuser.

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